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Tommy Giroux : « J’ai tout mis sur pause pour accompagner mon père… »

Tommy Giroux : « J’ai tout mis sur pause pour accompagner mon père… »

De retour à Bordeaux après trois mois d’absence consacrés à accompagner son père dans ces derniers moments, Tommy Giroux est de retour et nous livre ses sentiments. 

Te voilà de retour à Bordeaux. Quel est ton état d’esprit après ce que tu viens de vivre ?

Tommy Giroux : « Je suis dans un bon état d’esprit. Je suis heureux de retrouver mon équipe, mes amis, toute l’organisation des Boxers. C’était une épreuve difficile mais justement, quand tu veux t’en sortir, il n’y a rien de mieux pour se changer les idées que le hockey et l’équipe. »

Pour rester sur le hockey, durant cette période de trois mois environ que tu as vécu, et on va en parler, mais comment t’es-tu entretenu pour pouvoir revenir sur la glace à un bon niveau ?

« J’avais une routine qui était vraiment très simple. Je me levais le matin, j’allais à la salle d’entraînement, ensuite j’avais des séances de glace 4 fois par semaine, puis le reste du temps j’étais à l’hôpital pour accompagner mon père. »

Parlons-en. Tu es retourné chez toi, parce que ton père était mourant. Dans ton esprit, il n’y avait pas d’autre issue que de l’accompagner. Et il a donc fallu que tu mettes le hockey entre parenthèses…

« Je ne pouvais faire autrement. Mes parents, c’est tout pour moi, ma famille, mes amis aussi. Il n’y a pas de doute là-dessus. Quand j’ai eu la nouvelle qu’il lui restait plus ou moins trois mois à vivre, je suis tout de suite allé voir Olivier Dimet, Steph Tartari, l’organisation, pour leur parler de la situation et que je devais malheureusement faire ça, et que c’était très important pour moi. De leur côté, ils n’ont pas hésité et la réponse a été tout de suite de dire oui, parce que la famille c’est très important. Ils ne m’ont mis aucune pression, ils m’ont tout le temps accompagné. Ça en dit long sur l’organisation parce que dans beaucoup d’équipe on m’aurait dit c’est bon, tu peux partir mais ce n’est pas la peine de revenir. Je veux dire un gros merci à cette organisation de m’avoir permis de vivre ces derniers moments-là avec mon père. »

Tu as accompagné ton père jusqu’au bout. On imagine bien que ça a été difficile à vivre comme pour tout fils qui est en train de perdre son papa. Mais c’est ajouté à ça, même si c’est secondaire, le fait que tu as dû mettre ta carrière en sommeil. Ce qui a dû compliquer encore plus la situation…

« Déjà perdre quelqu’un que tu aimes, c’est très difficile. Avec mon père, on était très proches, on l’a toujours été. Et ma passion dans la vie, c’est le hockey, c’est mon équipe. Il fallait tout mettre sur pause pour accompagner mon père. Oui, il y a toujours des arrière-pensées de hockey. Ça rend les choses plus dures, parce que quelqu’un qui travaille peut accompagner son proche en étant quand même en activité, mais là évidemment c’était trop loin et ce n’était pas possible. C’est difficile mais je n’ai pas de regrets de l’avoir fait de cette manière-là. Maintenant, je suis content d’être revenu et de retrouver une équipe que j’adore. »

On peut imaginer que tu as soutenu ta maman dans cette épreuve.

« En fait c’est elle qui m’a beaucoup soutenu. Maman n’était plus avec mon père mais ils étaient restés en très bon termes. Ma mère et moi on s’est beaucoup soutenus. On a accompagné mon père pour qu’il passe de bons moments. On a partagé de bons repas, on a regardé des matchs des Boxers aussi. Ma femme aussi m’a accompagné là-dedans. Ce n’était pas facile pour elle non plus. Je me suis rendu compte dans cette épreuve difficile à quel point j’étais bien entouré. Au niveau de ma famille et de mes amis au Québec, au niveau de ma famille et de mes amis en France, même de mes anciens coéquipiers qui m’ont écrit. »

Maintenant que tu es de retour sur la glace, on imagine que le premier but que tu vas marquer, tu vas penser à quelqu’un et lui dédier ce but…

« C’est certain ! Je sais qu’il peut nous regarder, ou pas. J’aime bien penser que oui, et il aura une belle vue d’ensemble. »

Recueilli par Claude Canellas