Les actualités
L’enthousiasme de Jacques Tanguay
24 octobre 2024
L’enthousiasme de Jacques Tanguay
Jacques Tanguay, l’un des trois investisseurs québécois des Boxers, était en visite à Bordeaux où il a assisté à deux matchs à Mériadeck. Il déborde d’enthousiasme pour l’avenir du club bordelais et du hockey français…

Fils du fondateur de Ameublements Tanguay, leader de l’ameublement au Québec qu’il a lui-même dirigé et au sein duquel il a gardé des fonctions importantes, Jacques Tanguay est maintenant un entrepreneur investi dans des domaines aussi divers que la sécurité, l’immobilier, la boulangerie, « mais, dit-il, le sport reste ma passion. »
« J’ai bâti mon premier club de hockey il y a 30 ans qui était l’Océanic de Rimouski, dirigé aujourd’hui par mon fils (Alexandre, co-propriétaire et gouverneur). J’ai été propriétaire des Remparts de Québec pendant 25 ans dans la Ligue de hockey junior majeur de Québec, et maintenant mon bébé, c’est le Rouge et Or de l’Université Laval qui est une équipe de football américain existant depuis 30 ans et qui est très connue au Canada », souligne le Québécois.
Jacques Tanguay a donc traversé l’Atlantique pour venir quelques jours à Bordeaux. Il a pu assister aux matchs Boxers-Chamonix et Boxers-Briançon. Et il a été très surpris et enthousiasmé par ce qu’il a vu.

« J’ai été vraiment impressionné ! Oui, il y a des bons joueurs, une belle équipe, elle est bien coachée, mais j’ai surtout été impressionné par les partisans. L’ambiance que j’ai vue ici, on aimerait bien la reproduire au Québec. Parce que chez nous, on se dit des fans de hockey, des spécialistes, mais souvent les partisans se prennent au sérieux. Si un match se termine à 5-0, au milieu de la troisième période, il ne reste plus personne dans l’amphithéâtre. Ici, j’ai vu du monde du début à la fin. C’est un happening. Il faut que le sport reste un happening, que les gens puissent continuer à s’amuser comme je l’ai vu ici. J’ai trouvé ça formidable. L’ambiance était extraordinaire », avoue l’actionnaire du club bordelais.
Au mois de janvier dernier, avec ses amis Jean Bédard, patron notamment des brasseries sportives La Cage (une quarantaine d’établissements au Québec et un premier hors du Canada à Bègles), et Patrick Roy, légende du hockey mondial et actuellement coach principal des Islanders de New-York, il a racheté des parts du capital du club, et bien au-delà de l’aspect purement financier, il compte avec ses deux amis apporter leur connaissance du hockey.
« C’est la première fois que je viens à Bordeaux. J’avais déjà rencontré mes associés, extrêmement gentils, mais j’ai surtout trouvé ici des gens qui sont accueillants et qui ont beaucoup de points d’affinités avec les Québécois », avoue-t-il avec un sourire communicatif.
Jacques Tanguay raconte par le menu comment il a été conduit à s’investir dans les Boxers de Bordeaux. Après la rencontre de Jean Bédard avec Thierry Parienty « l’idée d’investir ici est née et je l’ai trouvée extraordinaire. Même si on est loin, j’ai longtemps suivi le hockey en France parce que j’ai beaucoup d’amis qui ont joué en Europe, notamment Guy Fournier qui a longtemps joué à Rouen et qui a été mon capitaine quand j’avais 16 ans, et que je jouais en Midget 3 au Québec. J’ai vu une opportunité extraordinaire de m’impliquer dans le hockey ici à Bordeaux et en France », dit-il.

L’ancien président et co-propriétaire des Remparts de Québec, champions 2023 en LHJMQ, le sommet du hockey junior québécois, avec comme coach… Patrick Roy, avoue qu’il n’avait jamais imaginé s’investir dans un club de hockey en France.
« Je n’avais jamais pensé à le faire. Cela s’est fait parce que l’opportunité était là, parce que les valeurs de Thierry Parienty sont les mêmes que les nôtres. Avant d’investir, on a pris le temps de se parler plusieurs fois en vidéo avec Thierry, avec Stéphan Tartari qui est là depuis longtemps. Stéphan a joué pour le club dont j’ai été propriétaire au Québec et qu’il venait juste de quitter l’année précédente. On était en 1993. Ce qui fait que j’étais en terre connue, au niveau des propriétaires, et surtout, on partageait les mêmes valeurs de développement. Je suis très heureux de l’avoir fait », avoue-t-il.
Enthousiasmé par tout ce qu’il a découvert ces derniers mois et lors de son séjour en Gironde, il estime que d’autres investisseurs venus de la Belle Province vont suivre le mouvement et rejoindre d’autres clubs français.
« Des gens qui vont vouloir amener leur expertise, tant au niveau des finances que de leurs connaissances du hockey. Le développement du hockey professionnel en France doit attirer beaucoup de Québécois de haut niveau qui pour toutes sortes de raisons ne peuvent atteindre la LNH (NHL) mais qui sont aptes à jouer 10-13 ans dans le hockey professionnel. C’est un circuit extraordinaire pour ça », assure Jacques Tanguay.
Il a conscience du manque d’infrastructures adaptées au développement de ce sport, mais pour lui ce n’est qu’une question de temps.

« Plus la popularité va grandir, plus les municipalités vont s’investir dans la création d’infrastructures, parce que dans le fond, le sport c’est pour amuser le public, créer une activité pour la population. Mais déjà ici, il y a un très bel amphithéâtre. Il manque de la place mais c’est à nous, au club, de démontrer les besoins d’avoir un jour un amphithéâtre pouvant accueillir 6-7-8000 personnes. Là, avec les sold-out (guichets fermés) comme on le voit ici, ça va encourager la municipalité à investir », est-il persuadé.
Avec ses deux amis, il pense en tout cas pouvoir amener beaucoup d’expérience.
« Ça fait 30 ans que je dirige des jeunes joueurs de hockey. Les joueurs des Boxers sont venus en camp d’entraînement à Québec cet été. Avec Patrick Roy, on a eu l’occasion de leur parler. On peut leur amener beaucoup de notre vécu, de notre expérience. Et notre influence peut amener des jeunes joueurs québécois à venir faire confiance ici aux Boxers de Bordeaux », assure-t-il.
La réciproque est vraie. Pour lui, des jeunes français talentueux de 16 à 20 ans pourront partir au Québec où il estime que leur développement sera accéléré en raison des nombreuses patinoires, des nombreuses ligues et des grandes possibilités de côtoyer des techniciens expérimentés.
« Le hockey s’est développé en Europe, en Suisse, en Finlande, en Suède, en Allemagne, et ce qu’on a vécu dans ces pays, on va le vivre dans les prochaines années en France, c’est certain », conclut-il.
Claude Canellas